Quoique mon dentiste est vraiment très sympathique, je l'adore en tant qu'être humain, mais je le déteste en tant que personne qui m'angoisse à en avoir mal au coeur et qui me plante une aiguille dans la mâchoire pour ensuite me scier les dents.
Bref, la semaine dernière, je devais me faire faire une couronne sur une molaire avec un plombage trop gros (merci, ancien dentiste que je déteste aussi en tant qu'être humain). Le hic, c'est que j'ai tellement eu de mauvaises expériences (du genre « ça gèle pas mais continuons quand même ») que j'angoisse à fond lors des visites, et si quelque chose tourne mal, je me mets à trembler et à paniquer. C'est exactement ce qui s'est produit quand il a essayé deux fois de commencer le travail sur ma dent et que je pouvais tout sentir. Après la troisième aiguille, j'étais incapable d'ouvrir la bouche parce que j'étais trop crispée quand il a injecté l'anesthésiant, et je tremblais comme un marteau-piqueur.
Il a donc décidé de reporter la procédure à plus tard (soit lundi passé), mais en me proposant de prendre un calmant avant. QUELLE BONNE IDÉE!
Je repars donc avec une prescription de Lorazepam (allô Lora Zepam!). Ça dit d'en prendre deux avant de se coucher et deux avant le rendez-vous. Je trouve ça un peu abusif et je me dis que je vais tester avant pour voir, puisqu'il m'en a prescrit plus que nécessaire. Sauf qu'on reçoit la visite du frère de mon chum pendant plusieurs jours, et je n'ai jamais trouvé le bon moment pour essayer sans risquer de gâcher une soirée. Soit!, me dis-je. Je vais faire confiance à la médecine. Elle doit bien savoir quelle dose j'ai besoin.
Je prends les deux comprimés le soir avant de me coucher. Une heure plus tard, je me sens relaxe, un peu comme après un bain chaud. Partie, l'anxiété. J'essaie de penser à des trucs de dentiste horribles pour tester mes nouvelles limites post-lorazepam... victoire! Je ne ressens aucune peur. Génial! Je m'endors avec la paix (artificielle) d'esprit.
Le lendemain matin, j'ai un peu les deux yeux dans le même trou, mais je prends les deux autres comprimés quand même.
Et ce qui se passe ensuite? Franchement, je sais pas trop. J'ai des bouts d'images qui flottent ici et là dans ma mémoire. Genre moi assise sur la chaise du dentiste. Le dentiste en train de sculpter la couronne temporaire. Le dentiste qui me demande si j'ai déjeuné, et moi de répondre que j'ai mangé exactement quatre raisins verts. Mon chum qui me guide jusqu'à la voiture. Moi qui essaie de répondre à un courriel, mais qui n'arrête pas de cliquer n'importe où. C'était le même feeling que la fois où j'ai VRAIMENT trop bu (ça ne s'est d'ailleurs plus jamais reproduit), mais une journée entière au lieu de quelques heures.
Je me réveille le lendemain matin, encore un peu sous l'effet du calmant, la tête dans le brouillard et étourdie. Je demande à mon chum ce qui s'est passé. Apparemment, la procédure a duré trois longues heures et il a dû me geler trois fois. Ensuite, on est revenus à la maison et j'ai dormi. TOUTE. LA. JOURNÉE. De 11 h à 18 h, ensuite mon chum m'a donné un Subway, puis je me suis rendormie de 18 h à minuit, et enfin, je me suis couchée pour la nuit et j'ai dormi jusqu'à 9 h.
Une journée entière POUF, disparue.
C'est vraiment effrayant quand même. Bon, c'est génial que je ne me souvienne pas du tout de ma visite chez le dentiste, mais de là à dire que ça vaut la perte d'une journée entière, pas certaine.
La prochaine fois, je vais faire confiance à mon instinct. Je vais couper la dose en deux. Ou en trois.
Non mais.